Ci-dessous, une version corrigée par nous de l'appel de la coordination antifasciste au festival européen d'avril 2014.
Réunion
Antifasciste Européenne, 11, 12,13 Avril 2014, Athènes
POUR UNE EUROPE
SANS FASCISME, RASCISME ET SEXISME
DANS UN MONDE DE
LIBERTE ET DE SOLIDARITE SOCIALE
70 ans après la fin de la Seconde Guerre
Mondiale et la défaite du fascisme, l’Europe fait face à une montée de l’extrême
droite fasciste et raciste. Sur le terreau de la crise économique et de l’attaque
féroce envers droits des travailleurs et des peuples, particulièrement en Europe
du Sud et de l’ Ouest , dans toute l’ Europe, de la France a l’ Ukraine (avec les
Nazis au pouvoir) et de La Norvège à la Grèce, des partis politiques et organisations
xénophobes et porteurs de haine, obtiennent une influence de plus en plus importante
auprès des couches de la population pauvre et exclue, participent, et définissent
parfois, les évolutions politiques, interviennent sans crainte dans les sociétés,
les écoles, la rue, les quartiers populaires, mais aussi dans les parlements et
les mécanismes de l’Etat, surtout dans la police.
La montée de l’extrême droite raciste et
fasciste ne constitue pas un hasard. Elle est favorisée par la politique d’immigration
de tous les gouvernements européens, la montée de l’islamophobie, l’Europe-Forteresse,
l’hystérie terroriste et la xénophobie des médias dominants. Elle est nourrie par
le développement des nationalismes de toute espèce, comme une fausse réponse a la
globalisation capitaliste, a l’irresponsabilité impérialiste et la diabolisation
des différences culturelles. Elle est accélérée par la brutalité policière, l’exclusion
de ses droits d’une large partie des travailleurs et la montée vertigineuse du chômage.
Elle est renforcée par la fragmentation sociale et la crise d’identité d’une large
partie de la population, le retour à des valeurs traditionnelles (patrie, religion,
famille etc.), le renforcement des symboles patriarcaux et sexistes, des stéréotypes
sociaux machistes et des modèles militaristes. Enfin, elle est légalisée par le
discrédit et la corruption du système politique dominant, par la quasi absence d’une
politique radicale et antisystème et par la confusion idéologique d’une large partie
des classes ouvrières.
C’est ainsi que, dans se contexte favorable
pour eux, celui de la “loi et sécurité”, de la “consolidation de la sécurité” et
de la “suppression de la criminalité”, les fascistes et Nazis orientent leurs tirs,
réels et idéologiques, contre cet ennemi nouveau : les immigrés et réfugiés, mais
aussi les Roms, gays, lesbiennes, trans, séropositifs et, en général, contre
tout ce qui diffère des stéréotypes dominants. De même, des mosquées,
synagogues et endroits de rassemblement des sans abri ou des toxicomanes subissent
la violence nazie.
Malheureusement, comme autrefois, la parole
et l’action fasciste rencontrent les objectifs du pouvoir, même si ce dernier est
parfois obligé de se “battre” ou de restreindre
certains de leurs actes. Autrement dit, ils constituent “l’argument final” des Etats,
quant tous les autres moyens de manipulation politique et idéologique de la société
n’aboutissent pas.
Particulièrement aujourd’hui, où
l’attaque néolibérale envers les droits sociaux et les libertés politiques
redouble, alors que l’état d’exception constitue le pilier de la politique de
la plupart des gouvernements européens, et la stratégie majeure de l’ Union Européenne,
aujourd’hui où la démocratie parlementaire se transforme en une “démocratie
gouvernementale”, la lutte contre le racisme et le fascisme, pour qu’elle soit
efficace, doit se tourner aussi contre tous ceux qui démolissent les sociétés,
tous ceux qui, afin de maintenir leur domination, prônent la guerre “entre les
pauvres”, tous ceux qui, afin de renforcer l’inégalité sociale, proclament l’uniformité
étouffante de la pureté nationale et raciale, de la normalité sexuelle, de
l’alignement politique a leur légalité.
Mais les racistes et nazis ont, en face d’eux,
un adversaire qui se renforce continuellement : le mouvement massif qui, dans toutes
les rues d’Europe se bat non seulement contre le terrorisme fasciste, mais aussi
contre tous ceux qui le maintiennent et protègent, contre les politiques
impopulaires, contre la promiscuité policière, contre le totalitarisme néolibéral
et le système qui essaie de l’imposer.
Ainsi, nous pensons que la Réunion Antifasciste
Européenne, qui aura lieu à Athènes, le 11,12 et 13 avril 2014 doit :
•Envoyer le message clair d’une lutte coordonnée contre le fascisme, avec, notamment,
des prises d’initiatives, tant au niveau européen (journées d’action communes, rassemblements
devant les ambassades des pays qui sont coupables de crimes racistes, de Lampedusa
jusqu’à Farmakonisi) qu’au niveau local ou périphérique (blocage d’un camp de détention
d’immigres, soutien a une gay pride là ou elle est interdite etc.)
•Montrer, à travers la campagne de préparation, son événement central et ses
ateliers, sa parole mais aussi ses pratiques, son esthétique, que la lutte contre
le fascisme et le nazisme est aussi une lutte
contre le racisme et le sexisme. Que, comme un antifasciste ne peut supporter les
politiques qui propagent le fascisme, il ne peut non plus être sexiste ou mécontent
du nombre d’immigrés qui vivent dans son pays.
•Aider les camarades, natifs ou étrangers, qui luttent contre le fascisme, à
connecter leur lutte à celle des différentes couches sociales, spécialement des
jeunes, de propager leurs actions à tous les secteurs : la rue, les quartiers, les
lieux du travail, les stades, les écoles, l’information mais aussi les tribunaux,
les centres de détention etc.
•Enfin, en vue des élections européennes,
contribuer, comme elle peut, à la mise en avant des problèmes majeurs, qui sont
souvent minimisés, ceux de l’égalité sociale (indépendamment de l’ascendance ethnique),
de l’acceptation des différences, comme mesure de démocratie et non pas exception
ou privilège, de l’autogestion du corps humain, de l’abolition de l’ Europe-Forteresse
et la consolidation du droit de libre circulation, du rejet total de la violence
d’Etat et la pénalisation de la résistance militante, puisque c’est cette violence
qui engendre, renforce et légalise le terrorisme fasciste.
Coordination
Antifasciste