mardi 22 octobre 2013

La candidature d’A. Tsipras à la présidence de la Commission est une reconnaissance morale et politique


Après le Comité Central de Syriza, cet article du journal du parti I Avgi  fait état des débats autour de la présentation d'Alexis Tsipras à la présidence de la Commission Européenne.



Le Comité Central de SYRIZA a approuvé à une large majorité la proposition du Bureau du Parti de la Gauche Européenne de présenter la candidature du président de SYRIZA, Alexis Tsipras pour la présidence de la Commission aux prochaines élections européennes (deux voix « contre » et deux « blancs »).

La suggestion du Bureau du PGE de proposer le président du parti comme candidat à la présidence de la Commission est une reconnaissance morale, politique et idéologique, a déclaré dans son discours A. Tsipras. Le député européen du parti Nikos Chountis a salué dans son intervention la candidature. Antonis Davanellos et Panos Kosmas (1) ont exprimé leur désaccord avec elle.

« Il s’agit d’une reconnaissance morale et politique, mais aussi d’une reconnaissance idéologique pour notre parti » a déclaré A. Tsipras. Il a ajouté : « L’Europe est en guerre. En guerre économique avec des millions de victimes. (…) La première ligne de cette guerre se trouve en Europe du Sud, en Grèce ». Il a de plus relevé que le message contenu dans ce geste est que « de même que la politique des mémorandums et de l’austérité dévastatrice a commencé en Grèce, c’est à partir de la Grèce que sera ouverte une voie nouvelle pour une Europe des droits sociaux, du travail, de la croissance, pour les besoins humains ».

Nikos Chountis (2): la candidature de Tsipras est un fait positif.

La candidature Tsipras peut servir la lutte que nous menons ici. Les prochaines élections européennes sont très importantes.

N. Chountis a encore indiqué que nous devions cesser de considérer les questions européennes comme déconnectées des enjeux internes. Même si les mémorandums s’arrêtent, la surveillance de la Troïka va se poursuivre. Ils veulent « serrer » le cadre institutionnel de la législation européenne sous la « tenaille » de l’accord de stabilité. En cas de manque de financement hors mémorandum, le financement qu’ils mettront en place sera régi par une logique mémorandaire.  

La théorie des deux extrêmes, qu’on entend aussi sur de nombreux bancs du Parlement européen, a pour cible la gauche. Ils ont peur d’un gouvernement de la gauche, qui dirait « stop ».

Désaccord de Davanellos

La candidature de Tsipras à la Commission est une erreur. Elle aura des effets négatifs pour lui-même. La Commission est le quartier général dans cette guerre, un peu comme la Wehrmacht. C’est comme si la gauche avait revendiqué en 1848 ou 1871 la présidence de la « Sainte Alliance ».

A. Davanellos a aussi relevé dans son intervention : « Qu’est-ce que ça veut dire que SYRIZA garantit la stabilité ? Les choses évoluent d’une façon qui ressemble à la période 1960-1967. Ils essayent de mettre en place un scénario d’unité nationale hors de l’environnement de Samaras. L’objectif c’est l’écrasement de l’Aube Dorée. En revanche, le fait de voter tous ensemble la suspension du financement est nous tirer une balle dans le pied. Les conséquences seront sérieuses pour le mouvement antifasciste. Les responsabilités du gouvernement dans la montée de l’Aube Dorée seront effacées ».

(1) Antonis Davanellos est membre de la direction de DEA (Gauche ouvrière internationaliste). Panos Kosmas est membre de la direction de Kokkino (Rouge). Ces deux organisations animent avec APO (Groupe politique anticapitaliste) le Réseau Rouge de Syriza.
(2)    Nikos Chountis était membre de Synaspismos jusqu’à l’autodissolution de ce parti en juin 2013, en vue du congrès faisant de la coalition Syriza un parti.