mercredi 30 octobre 2013

Que cesse le racisme misérable envers les Roms

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Déclaration de Petros Constantinou, conseiller municipal ANTARSYA à Athènes et coordinateur de la KEERFA, au sujet d'une affaire qui occupe les médias grecs depuis plus d'une semaine, et qui fait écho à la campagne anti-rom en France. 

Voir l'article du Matin sur cette affaire.


Sous le prétexte de la “découverte” de la petite Maria, un enfant rom blond a Farsala, après une descente des forces de police dans le camp (que les « résultats » de la recherche n’ont pas pu justifier), une poussière raciste s’est soulevée en Grèce et dans plusieurs pays.
 
Divers crocodiles progouvernementaux sont tombés du ciel, découvrant qu’il existe des Roms qui ne déclarent pas leurs enfants à l’Etat Civil, de la même manière qu’après l’assassinat de Pavlos Fyssas par l’Aube Dorée, ils découvraient qu’ « il existe des section d’assauts meurtrières ». 


Est-ce-que réellement un représentant quelconque de la police nationale peut raconter de la façon la plus misérable qu’ « il n’existe pas de Roms blonds » et continuer à occuper son poste ? Avant même d’enquêter sur l’affaire, ils ont commencé à répandre les accusations et les préjugés envers tous les Roms activant le vieux stéréotype bien connu “les gitans volent les enfants”! Ne savent-ils donc pas qu’il existe des milliers de Roms sans nationalité non recensés ?


Malheureusement, l’ex-Défenseur du Citoyen et actuel Maire d’Athènes, G. Kaminis, s’est joint à la chasse aux voix de droite en vue des élections, se dépêchant de déplacer du personnel du bureau d’Etat Civil dans l’idée que « certains couvriraient des réseaux de commerce de nourrissons ». Il ferait mieux de condamner la campagne raciste envers les Roms et attendre que l’enquête au sujet de la petite fille se clarifie plutôt que de courir derrière quelques minutes de publicité inutile.  


Nous devons rejeter cette campagne qui ouvre la voie aux pogroms contre les Roms, aux attaques criminelles des néonazis et à une plus grande marginalisation raciste des Roms. 


La découverte de la criminalité dans les camps roms ou sont visées 400 000 personnes sur l’autel de l’hystérie raciste du gouvernement Samaras devant l’impasse de sa politique qui sème la pauvreté est une misérable politique d’élargissement des opérations racistes de « balayage » contre les immigrés dans les rues aux camps de Roms. Vont-ils aller jusqu'à enfermer aussi les Roms dans les camps de concentration ? Sur la totalité de ceux qui ont été interpelés dans les camps, 10% ont été maintenus en détention et conduits en prison … principalement pour des infractions au code de la route et en raison de raccordements illégaux au réseau électrique!


Des attaques de l’Aube Dorée contre des camps de Roms avaient précédé cette affaire. Des maires qui lorgnent vers une éventuelle collaboration électorale avec les néonazis bénéficient de l’aide de Dendias, le ministre de l’intérieur, pour mettre en œuvre le programme « loi et ordre » et des chasses à l’homme racistes « pour des villes et des villages propres ».


Un gouvernement qui se prépare à procéder à des licenciements en masse et à un nouveau mémorandum pour satisfaire la Troïka et les banquiers, ajoute les Roms à coté des immigrés sur la liste des boucs émissaires responsables de l’échec de sa politique.


Ils hurlent de façon hystérique sur la nécessité de protéger les enfants, eux qui laissent les femmes accoucher chez elles parce que dans les hôpitaux les attendent une facture qu’elles ne peuvent pas payer en tant que mères pauvres et sans couverture sociale. N’ont-ils jamais entendu parler de mères qui abandonnent leur enfant à la maternité parce qu’elles n’ont pas de quoi se nourrir elles-mêmes? Où mène le double tarif de l’accouchement d’une mère étrangère dans une maternité, quand les Roms sont traités de la même manière ? Ils crient que ces derniers ne déclarent pas tout de suite leurs enfants aux bureaux d’Etat Civil parce « ce sont des fraudeurs qui demandent des allocations » et bien sûr pour passer des vacances dans des camps misérables avec les rats. 


Des milliers de Roms gagnent leur vie dans des conditions de travail dures et d’exploitation sauvage. En quoi la politique de la Mairie d’Athènes les a-t-elle aidés ? Leur a-t-elle donné des espaces pour vendre dans la rue? Au contraire, ont été dernièrement visées comme « criminelles de la vente parallèle » des femmes Roms qui vendent des vêtements debout. Peut-être le maire prépare-t-il une nouvelle opération « coup de balai » ?


La pauvreté massive et l’abandon des Roms à leur sort a permis le développement de milieux qui pratiquent le  commerce d’enfants ou d’organes mais ce n’est pas la seule catégorie de la population qui vit la crise de cette manière. Les politiques des gouvernements nourrissent ces situations et le racisme les renforce.


Au lieu de trainer en justice les Roms pauvres, Samaras et Dendias feraient mieux de prendre leurs responsabilités et développer une politique d’Etat social pour des conditions humaines d’habitat dans les camps, pour y mettre l’électricité, l’eau et le tout-à-l’égout. Au lieu de cela, les mairies perçoivent les subventions pour installer des habitations et découvrent des années après (au terme des programmes décennaux) que les camps sont débordés !


Au lieu de pleurer des larmes de crocodile sur les enfants qui mendient dans les rues autour des restaurants de la ville touristique d’Athènes, qu’ils nous disent pourquoi depuis le début de l’été ils n’ont pas donné leur accord pour que soient rallongés les programmes d’enseignement pour les enfants roms ? Les ont-ils prolongés ou bien vont-ils se terminer définitivement le 31/12/13 ?


La campagne contre les groupes sensibles « irresponsables» est une des plus écœurantes dans l’arsenal la ND. Ce sont eux-mêmes qui parlent de « fonctionnement libre du marché » pour désigner la criminalité de leurs amis riches qui ont vidé les Caisses de Retraites avec les émissions obligataires, raison pour laquelle les banques sont financées par les millions des coupes de budget sur la santé, les prestations sociales, et la politique sociale pour les groupes sociaux sensibles.


La sortie de l’arsenal du racisme des vieilles superstitions contre les Roms provoque l’horreur pour ceux d’entre nous qui n’oublient pas l’Holocauste de Hitler qui, a côté de l’élimination de 6 millions de Juifs, a provoqué celle d’un autre million de Roms.


En Europe, le racisme contre les Roms avec l’adoption de politiques de haine par des gouvernements néolibéraux et socio-libéraux, a ouvert de nouvelles marges de manœuvres aux fascistes. En Hongrie ils ont construit des murs pour séparer les habitations des Roms de celles des habitants roumains. En France Hollande a envoyé la police arrêter une lycéenne de 15 ans dans un bus scolaire et l’a expulsée au Kosovo, dans un pays où elle n’était jamais allé !


Nous devons rejeter la nouvelle campagne raciste contre les Roms, qui donne de l’air dans les voiles de la montée des néonazis dans toute l’Europe.


Bas les pattes des Roms, bas les pattes des femmes!