mardi 17 septembre 2013

Puissant départ des mouvements de grève : des milliers de personnes pour la première manifestation de l’Education.



Un article du Réseau Rouge de SYRIZA tiré de son site Rproject au sujet des mouvements en cours cette semaine, et publié ce lundi 16 septembre.

Lire aussi à ce sujet cet article de la revue en ligne A l'Encontre.




Plus de 30.000 enseignants, agents administratifs des instituts universitaires généraux et techniques, étudiants, lycéens et employés des caisses d’assurances ont envahi le centre d’Athènes, déterminés à stopper les mises en disponibilités/licenciements, à sauver le secteur public de la destruction et à montrer la porte de sortie à Samaras, à Venizelos et à leurs complices internationaux. Grands rassemblements dans le centre de Thessalonique et dans tous le pays. Nouveau grand rendez-vous pour la grève générale de 48 heures de l’ADEDY les 18 – 19 septembre.

La réussite de la grève dans les écoles de tout le pays (plus de 90% de participation), depuis tôt le matin, annonçaient le grandiose rassemblement et la manifestation, qui a commencé à 12h à Propylaia (esplanade du musée archéologique près de Polytechnique) par des discours et des salutations des représentants des fédérations du public qui connaissent des mouvements de grève. Une heure après environ, une foule de gens avaient submergé l’avenue Panepistimio, ses voies piétonnes et la place Klavthmonos. Il est significatif que quand la tête du cortège est arrivée place Syntagma, les derniers manifestants se trouvaient encore à Chavteia.

Au-delà des fédérations, il y avait de nombreux cortèges locaux de l’ELME, des colectifs étudiants, des comités de lutte de quartiers, tandis que les forces de SYRIZA et du PAME fermaient le cortège. « Les enseignants ne sont pas corporatistes, ils luttent pour une éducation publique et gratuite », ont clamé les enseignants, ayant conscience que leur grève  peut être l’étincelle conduisant à un soulèvement ouvrier et social généralisé, renversant le gouvernement de coalition et sa politique d’appauvrissement. C’est pourquoi le slogan « En avant le peuple, ne les crains pas, l’heure du renversement est venu » a été entendu de nombreuses fois.

Répondant aux questions d’Rproject, Tsampas Lymperis, membre du Conseil administratif des travailleurs de Polytechnique, nous a expliqué pourquoi lui et ses collègues sont en grève : « Ils ne virent pas seulement des gens. Ils démantèlent les structures existantes de l’école et de l’université publiques et tentent de mettre en place un système d’éducation qui exclura de larges franges d’enfants des couchez populaires. Polytechnique deviendra une autre institution, avec un autre type de travailleurs, et d’autres relations de travail. Ils feront la chasse aux sponsors pour payer les contractuels. Nous poursuivons les grèves de cinq jours, nous voulons continuer par des assemblées massives qui rassembleront tout le monde et maintiendront la combattivité du secteur. C’est une attaque qui concerne l’ensemble du secteur public. Nous tentons d’étendre la lutte hors du secteur universitaire. C’est le seul moyen de renverser cette politique qui impose en permanence des sacrifices au peuple, le seul moyen d’obtenir des emplois stables pour tous ».

« Le lancement d’aujourd’hui est meilleur que ce qu’attendaient les plus optimistes. Si nous parvenons à ce que les parents, les lycéens, les étudiants et tous ceux qui sont touchés par les politiques anti-ouvrières prennent part à la lutte, je pense que nous serons au seuil d’une grand victoire. La chute est sans fin. Il faut relever la tête pour que nous puissions regarder nos élèves dans les yeux », a affirmé Christos Kyriakis de la 4è section d’Athènes de l’ELME (syndicat des enseignants).

Une importante délégation de SYRIZA, avec à sa tête son porte-parole parlementaire Panagiotis Lafazanis et les députés de l’EEKE (Comité de contrôle parlementaire) du Ministère du Travail Dimitris Stratoulis et Maria Bolari, était aux côtés des manifestants. Dans sa déclaration Panagiotis Lafazanis a déclaré entre autres « La participation aux mouvements de grève de ce jour est générale et bouleversante. Il y a une foule immense et une grande émotion dans les rassemblements et les défilés. Le message est écrasant. Les travailleurs réclament de façon combattive la satisfaction de leurs revendications. Que les politiques changent, que les mémorandums disparaissent, ce qui signifie en pratique le départ du gouvernement qui détruit tout ici. Tout indique que la poursuite des luttes sera encore plus unitaire, plus combattive et plus massive ».

 
Panagiotis Lafazanis, député et porte-parole parlementaire de Syriza, animateur de la Plateforme de Gauche de la coalition dont Rproject est partie prenante.

L’envergure du mouvement d’aujourd’hui, la détermination et le dynamisme des manifestants, l’ampleur de la solidarité que semble gagner leur lutte, sont des éléments qui viennent démontrer que le potentiel pour un renversement du gouvernement et de la Troïka existe. Avec en pointe la grève des enseignants, l’escalade des mouvements et la coordination avec d’autres secteurs en lutte, peuvent imposer un tremblement de terre par une grève politique générale, qui balayera la situation de pauvreté mémorandaire et l’autoritarisme d’extrême-droite. Condition sine qua non à une manifestation encore plus massive et unitaire le mercredi 18/09 à 11h30 à Klavthmonos