Un article du Réseau Rouge de SYRIZA tiré de son site Rproject au sujet des mouvements en cours cette semaine, et publié ce lundi 16 septembre.
Lire aussi à ce sujet cet article de la revue en ligne A l'Encontre.
Plus de 30.000 enseignants, agents
administratifs des instituts universitaires généraux et techniques, étudiants,
lycéens et employés des caisses d’assurances ont envahi le centre d’Athènes,
déterminés à stopper les mises en disponibilités/licenciements, à sauver le
secteur public de la destruction et à montrer la porte de sortie à Samaras, à
Venizelos et à leurs complices internationaux. Grands rassemblements dans le
centre de Thessalonique et dans tous le pays. Nouveau grand rendez-vous pour la
grève générale de 48 heures de l’ADEDY les 18 – 19 septembre.
La réussite de la grève dans les
écoles de tout le pays (plus de 90% de participation), depuis tôt le matin, annonçaient
le grandiose rassemblement et la manifestation, qui a commencé à 12h à Propylaia (esplanade du musée archéologique près de
Polytechnique) par des discours et des salutations des représentants des
fédérations du public qui connaissent des mouvements de grève. Une heure après
environ, une foule de gens avaient submergé l’avenue Panepistimio, ses voies
piétonnes et la place Klavthmonos. Il est significatif que quand la tête du
cortège est arrivée place Syntagma, les derniers manifestants se trouvaient
encore à Chavteia.
Au-delà des fédérations, il y avait de
nombreux cortèges locaux de l’ELME, des colectifs étudiants, des comités de
lutte de quartiers, tandis que les forces de SYRIZA et du PAME fermaient le
cortège. « Les enseignants ne sont pas corporatistes, ils luttent pour une
éducation publique et gratuite », ont clamé les enseignants, ayant
conscience que leur grève peut être
l’étincelle conduisant à un soulèvement ouvrier et social généralisé,
renversant le gouvernement de coalition et sa politique d’appauvrissement. C’est
pourquoi le slogan « En avant le peuple, ne les crains pas, l’heure du
renversement est venu » a été entendu de nombreuses fois.
Répondant aux questions d’Rproject,
Tsampas Lymperis, membre du Conseil administratif des travailleurs de
Polytechnique, nous a expliqué pourquoi lui et ses collègues sont en
grève : « Ils ne virent pas seulement des gens. Ils démantèlent les
structures existantes de l’école et de l’université publiques et tentent de
mettre en place un système d’éducation qui exclura de larges franges d’enfants
des couchez populaires. Polytechnique deviendra une autre institution, avec un
autre type de travailleurs, et d’autres relations de travail. Ils feront la
chasse aux sponsors pour payer les contractuels. Nous poursuivons les grèves de
cinq jours, nous voulons continuer par des assemblées massives qui
rassembleront tout le monde et maintiendront la combattivité du secteur. C’est
une attaque qui concerne l’ensemble du secteur public. Nous tentons d’étendre
la lutte hors du secteur universitaire. C’est le seul moyen de renverser cette
politique qui impose en permanence des sacrifices au peuple, le
seul moyen d’obtenir des emplois stables pour tous ».
« Le lancement d’aujourd’hui est meilleur
que ce qu’attendaient les plus optimistes. Si nous parvenons à ce que les
parents, les lycéens, les étudiants et tous ceux qui sont touchés par les
politiques anti-ouvrières prennent part à la lutte, je pense que nous serons au
seuil d’une grand victoire. La chute est sans fin. Il faut relever la tête pour
que nous puissions regarder nos élèves dans les yeux », a affirmé Christos
Kyriakis de la 4è section d’Athènes de l’ELME (syndicat des enseignants).
Une importante délégation de SYRIZA,
avec à sa tête son porte-parole parlementaire Panagiotis Lafazanis et les députés
de l’EEKE (Comité de contrôle parlementaire) du Ministère du
Travail Dimitris Stratoulis et Maria Bolari, était aux côtés des manifestants.
Dans sa déclaration Panagiotis Lafazanis a déclaré entre autres « La
participation aux mouvements de grève de ce jour est générale et bouleversante.
Il y a une foule immense et une grande émotion dans les rassemblements et les
défilés. Le message est écrasant. Les travailleurs réclament de façon
combattive la satisfaction de leurs revendications. Que les politiques
changent, que les mémorandums disparaissent, ce qui signifie en pratique le
départ du gouvernement qui détruit tout ici. Tout indique que la poursuite des
luttes sera encore plus unitaire, plus combattive et plus massive ».
Panagiotis Lafazanis, député et porte-parole parlementaire de Syriza, animateur de la Plateforme de Gauche de la coalition dont Rproject est partie prenante.
L’envergure du mouvement d’aujourd’hui,
la détermination et le dynamisme des manifestants, l’ampleur de la solidarité
que semble gagner leur lutte, sont des éléments qui viennent démontrer que le potentiel
pour un renversement du gouvernement et de la Troïka existe. Avec en pointe la
grève des enseignants, l’escalade des mouvements et la coordination avec d’autres
secteurs en lutte, peuvent imposer un tremblement de terre par une grève
politique générale, qui balayera la situation de pauvreté mémorandaire et l’autoritarisme
d’extrême-droite. Condition sine qua non à une manifestation encore plus
massive et unitaire le mercredi 18/09 à 11h30 à Klavthmonos