Un large collectif d'organisations mène actuellement une campagne nationale pour la fermeture des rentres de rétention. Un certain nombre d'actions sont prévues dans les semaines qui viennent dans tout le pays. Ce tract unitaire appelle à une manifestation le samedi 18 décembre devant les locaux de la police place Omonia à Athènes, dans le cadre de la journée européenne des migrants. Des manifestations auront lieu dans toute la Grèce. Voir le site de la campagne.
JOURNEE D’ACTION EUROPEENNE CONTRE LES
CENTRES DE RETENTION
LES CENTRES DE RETENTION D’IMMIGRES ET DE
REFUGIES DOIVENT FERMER
Dans la Grèce du 21ème
siècle, règne une situation a pour seul but de terroriser, torturer et humilier
des milliers de personnes et qui est une insulte pour nous tous : les centres
de concentration de réfugiés. Il s’agit de véritables entrepôts d’êtres
humains, situés dans toute la Grèce de l’est, en Grèce continentale, sur les
îles, même à Athènes et à Corinthe. Le seul « délit » commis par les milliers
de personnes entassées là-dedans est de ne pas avoir de papiers, peu importe qu’elles
viennent de la Syrie dévastée par la guerre, de la Palestine occupée ou des
pays africains dévastés par la misère. L’état grec, en violant les traités
européens et sa propre constitution, sans une once de sensibilité ou
d’humanité, condamne des milliers d’immigrés (y compris des enfants, des
malades et des victimes de torture) à 18 mois en prison, dans les conditions
les plus déplorables, c’est-à-dire sans sortie dans la cour, sans hygiène de
base, sans alimentation suffisante et soins de santé adéquats, sans
communication avec leurs familles. Son objectif est de dissuader l’immigration
vers la Grèce. Il a même l’audace de qualifier les immigrés de « bombe
sanitaire », pendant qu’il met en très grand danger la santé de millions de
personnes, grecs et immigrés par le démantèlement de la santé publique et son
indifférence totale des conditions effroyables dans les centres de
détention.
Bien que l’UE finance
le fonctionnement des centres de détention, l’état grec n’utilise pas ces fonds
ou bien il les dépense pour financer la répression des réfugiés politiques et
économiques. La honte devient plus grande quand on considère que la grande
majorité des immigrés détenus ne peuvent pas être expulsés dans leurs pays
d’origine, donc leur emprisonnement n’a qu’un caractère de punition parce
qu’ils ont fui la guerre et la pauvreté. Zeus Hospitalier dans toute sa
splendeur ! (Le nom choisi pour les opérations de ratissage de la police visant
les immigrés est « Xenios Zeus », du nom du dieu de l’hospitalité dans la
mythologie grecque.) « La Grèce n’est plus une passoire en matière
d’immigration » a déclaré bien sûr haut et fort le ministre de l’ordre public.
Le gouvernement grec a transformé le pays en passoire pour la troïka et le capital,
local ou étranger, qui a condamné des millions de grecs et d’immigrés à la
misère du mémorandum. Elle dépasse toute les limites de la barbarie en créant
des zones de dégradation complète de la dignité humaine sur son territoire.
Au même temps, on constate
les tentatives des dirigeants de l’Europe pour transformer celle-ci en une gigantesque
forteresse. L’Europe, qui a ravagé des continents entiers par le pillage économique
et les guerres impérialistes, élève maintenant des murs pour se protéger des
victimes de sa propre politique, causant toujours plus d’incidents du type de
Lampedusa et aggravant la misère de milliers de personnes en quête d’une place
au soleil. Les cas de Lampedusa, de l’île grecque Lefkada, les morts quotidiennes
dans les mers Égée, Ionienne et Méditerranée, sont des aspects de la même
politique d’immigration dans toute l’Europe du sud. Une politique basée sur la
fortification des Etats et le rejet des immigrés.
Face à cette atrocité
nous avons pris l’initiative d’organiser une campagne panhéllenique contre les
centres de rétention et la détention dans des conditions inhumaines dans les
postes de police. C’est une campagne ouverte à chaque collectif et à chaque
individu qui veut résister à l’illégitimité des camps de concentration et à la
politique d’immigration de l’UE et du gouvernement grec. Ce sera une campagne
de longue durée et nous sommes conscients du fait que son objectif principal
(fermer les centres de rétention) ne sera pas atteint sans lutte et sans persévérence.
C’est une campagne qui compte se déployer sur plusieurs niveaux, autant dans le
mouvement que dans les institutions. Nous discutons et nous décidons de nos
actions tous les jeudis à 19.30 à « Steki Metanaston ».
Notre objectif est
que ce sujet soit porté à la connaissance du public grec, en utilisant
différents moyens, comme protester devant des postes de police (par exemple à
Omonia) et des camps de concentration (par exemple à Amygdaleza ou à Corinthe),
s’adresser aux institutions et diffuser des informations par internet. Notre
premier objectif est une grande manifestation le 18 Décembre dans le centre
d’Athènes pour la journée internationale des migrants, lors de laquelle nous condamnerons
fermement la politique d’immigration du gouvernement et revendiquerons avec les
immigrés tout ce qui devrait aller de soi.
Finissons-en avec la
honte des camps de concentration et avec la détention de milliers d’immigrés
dans les postes de police, dans des conditions encore pires ! L’emprisonnement
de ces personnes ne résout aucun problème (qui peut croire, en effet, que les
immigrés sont responsables du chômage de masse, du démantèlement du secteur
public et des milliers de licenciements?). Au contraire il détruit des vies, fait
progresser le racisme, rend impossible une coexistence harmonieuse des immigrés
et des locaux, renforce les réseaux qui exploitent les immigrés et corrompent les
grecs et vident totalement la notion de démocratie.
Luttons, en créant
des initiatives ouvertes dans le pays entier (il y en a déjà dans plusieurs
villes), pour l’accès libre aux centres de rétention pour les organisations
légales et médicales, les mouvements et organisations de solidarité locales,
luttons pour la libération de tous les immigrés sans papiers détenus dans les
camps de concentration et les postes de police, luttons pour l’octroi de
documents officiels aux réfugiés qui souhaitent partir à l’ouest.
· Centres d’accueil ouverts
pour les immigrés et les réfugiés
· Asile pour tous les
réfugiés
· Régularisation des immigrés
qui vivent et travaillent en Grèce
Initiative ouverte contre les centres de rétention
Tous et toutes à Omonia, Mercredi 18 Décembre à 17.00