Réaction de Panagiotis Lafazanis à l'évacuation des locaux de l'ERT cette nuit par la police, tiré de son site iskra.gr
Panagiotis Lafazanis est député de SYRIZA, animateur et figure la plus connue du courant de gauche de SYNASPISMOS et de la plateforme de gauche de SYRIZA (à laquelle participe aussi de Réseau rouge dont nous avons publiés plusieurs articles).
Depuis la violente intervention de la police un rassemblement se tient devant les locaux de l'ERT, un rendez-vous central est donné cet après-midi à 16 heures, la GSEE (confédération du privé) y appelle.
Tous à l’ERT maintenant ! Solidarité avec les travailleurs !
P. Lafazanis : ils sont entrés comme des voleurs dans le palais de
la radio pour stopper une fantastique tentative politique d’information
bénévole. L’autoritarisme ne passera pas ! Le peuple déjouera leurs plans !
A quatre heures vingt
du matin les MAT, en présence du procureur, ont envahi le palais de la radio de
l’ERT pour donner le coup de grâce à l’information indépendante. A cette sale
entreprise d’occupation policière ont participé dix brigades de MAT, dont huit
ont encerclé le bâtiment et deux sont effectivement entrés.
Le gouvernement tente
de bâillonner pour la seconde fois, de façon anticonstitutionnelle et illégale,
l’information libre et démocratique, que servent depuis presque 5 mois les
travailleurs de l’ERT dans des conditions difficiles et sans être payés. Le
gouvernement de coalition tente de briser les efforts héroïques des
travailleurs, afin de rendre disponible le palais de la radio au projet gouvernemental
de « télévision publique », mobilisant le dogme autoritaire de la « loi »
et de l’ « ordre ».
Les MAT ont sauvagement
attaqué les travailleurs qui gardaient le bâtiment et on fait usage d’armes
chimiques pour les jeter dehors, tandis que la police avait interdit aux
journalistes d’approcher les grilles de la cour d’entrée. Le président de la
PROSPERT (Confédération panhellénique des
personnels d’entreprises de radiotélévision) ainsi que trois autres travailleurs
ont été transférés à la Direction Générale de la Police d’Attique, et ont été
relâchés au matin vers 7h30.
Dès les premières
heures du matin, une grande foule a commencé à se rassembler devant le palais
de la radio pour défendre une fois de plus l’ERT et ce qu’elle représente dans
l’esprit de la Grèce démocratique. La voie qui monte vers la rue Mesogeion est
fermée à partir de l’église d’Agia Paraskevi.
TOUS ET TOUTES
MAINTENANT AU PALAIS DE LA RADIO D’AGIA PARASKEVI
Les travailleurs de l’ERT
et des syndicalistes appellent tout le monde à se rendre au palais de la radio
pour exprimer son soutien et protester contre l’intervention. Les syndicats
ouvriers et les organisations de masse adressent un appel à tous les citoyens
pour un rassemblement aujourd’hui à 16 heures à Agia Paraskevi.
Les forces de police
se trouvent à l’intérieur des locaux dans le but de faire un constat de l’état du
bâtiment et des machines, ce qui a provoqué une grande inquiétude parmi les
travailleurs de l’ERT, alors que le procureur qui se trouve sur les lieux s’est
dit « incompétent » pour faire le constat. Les travailleurs redoutent
une éventuelle provocation et le sabotage des équipements et du précieux
matériel d’archives.
A la même heure à
Thessalonique, les travailleurs de l’ERT3 continuent à émettre des programmes en
direct, tandis que devant les bureaux a lieu un rassemblement de soutien. Les
travailleurs et ceux qui leur sont solidaires disent craindre qu’ait lieu aussi
là-bas une tentative policière d’évacuation du bâtiment.
ACCORD SAMARAS & VENIZELOS
POUR L’INTERVENTION – PROVOCATION DU GOUVERNEMENT
Les premier ministre
Antonis Samaras et le vice-premier ministre Evangelos Venizelos étaient
pleinement informés de l’intervention contre le palais de la radio de l’ERT,
selon ce qu’a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement Simos Kedikoglou.
Le même a déclaré que
le palais de la radio était occupé illégalement et désormais libéré. Comme il l’a
dit de façon caractéristique dans une phraséologie rappelant la junte, la loi
doit être appliquée, la normalité devait être rétablie et le bâtiment restitué
à son propriétaire légal, le ministère de l’économie.
Tout aussi
provocateur, Antonis Georgiadis qui depuis le Kazakhstan où il se trouve, a
envoyé par twitter ses félicitations à Nikos Dendias. Quelques minutes après la
diffusion de la nouvelle de l’intervention policière, le ministre de la santé a
écrit sur son compte personnel : « Pour Nikos Dendias : cher
ministre, même si je me trouve au Kazakhstan les bonnes nouvelles me sont parvenues. Enfin !! Bien joué ! »
Jeudi 7 novembre 2013