Sur le même sujet, un article paru en anglais le 27 mars sur le site phantis.com
La Coalition de la Gauche Radicale (SYRIZA), principal parti d’opposition de gauche en Grèce, et le parti de droite Anexartiti Ellines (Grecs Indépendants) se sont mis d’accord vendredi pour unir leurs forces et mettre en place un « front social et politique commun pour aider Chypre ».
Lors d’une réunion entre le leader de
SYRIZA Alexis Tsipras et le leader des Grecs Indépendants Panos Kammenos, tenu
dans le bureau de Tsipras au Parlement à la demande de Kammenos, ils se sont
accordés sur trois points de collaboration possible, mais ont été en désaccord
au sujet d’une proposition de motion de censure contre le ministre des finances
Yannis Stournaras initiée par le parti de Kammenos.
Les deux partis ont convenu de
demander conjointement que le gouverneur de la Banque de Grèce George
Provopoulos paraisse au Parlement mardi prochain et réponde aux plaintes émises
par un homme politique chypriote du fait qu’il avait rejeté la requête de
Chypre de 2 milliards d’euros d’aide financière de la Grèce, de façon à ce que
la république insulaire puisse éviter la crise en cours.
Dans le cadre de leur “front social et
politique commun” sur les développements en cours à Chypre, les deux partis
vont aussi pousser à un débat hors ordre du jour entre les dirigeants des
partis au Parlement sur ce sujet.
Chacun des deux partis a été critique sur
l’attitude du gouvernement face au processus législatif, qui selon eux « abolit
la démocratie parlementaire et viole tant la constitution que les règles
parlementaires ».
Kammenos et Tsipras ont critiqué la
réponse du gouvernement grec au rejet par Chypre du plan de sauvetage de l’Eurogroup,
en disant qu’il n’avait pas soutenu le non chypriote mais « soutenait en
réalité [la chancelière allemande Angela] Merkel et l’Eurogroup dans leur pression
étouffante et leur chantage sur Chypre ».
Reconnaissant le gouffre idéologique entre
les deux partis, Tsipras a declaré que la crise actuelle exige que tout le
monde se rallie à un “large front allant au-delà et en-dehors des partis
politiques, un front pour le soutien au peuple chypriote".
“Le peuple grec doit montrer que
Chypre n’est pas seule, que l’attitude du gouvernement grec ne le représente
pas, et c’est l’effort que nous allons entreprendre conjointement, de façon à
ce que ce front trouve une expression au niveau parlementaire et, surtout, au
niveau social », a ajouté le leader de SYRIZA.
Selon Kammenos, le message que les
deux partis souhaitent envoyer aux chypriotes grecs est que « Chypre n’est
pas loin et les chypriotes grecs ne sont pas seuls ».
Dans un commentaire tranchant sur
cette collaboration, le principal parti du gouvernement de coalition Nouvelle
Démocratie a publié un communiqué de presse déclarant que Tsipras « a
finalement été accepté par le seul politicien grec qui puisse comprendre si
bien sa pensée ».
Le PASOK, un des deux membres minoritaires
de la coalition au pouvoir, a souligné que Tsipras et Kammenos sont sans doute les
seuls en Grèce qui ne réalisent pas ce que la dramatique expérience de Chypre
nous apprend.
Le PASOK a ajouté que le jour et le
sujet qu’ils ont choisi pour “déclarer leur convergence les poursuivra comme un
échantillon extrême d’irresponsabilité nationale, de provocation politique et de
mauvais réflexes ».