Samedi 25 janvier au matin, une centaine de fascistes ont surgi dans le quartier de Keratsini où en septembre la rappeur Pavlos Fyssas avait été assassiné par un membre de l'Aube Dorée. Ils s'en sont pris à un collectif d'enseignants ("Nikos Ploumpidis"), et à un steki ("local", "repaire") anarchiste, le steki Resalto. Cette agression est la première opération-commando de cette envergure depuis les mesures prises par le gouvernement contre l'Aube Dorée suite au meurtre de Fyssas. Elle témoigne de l'actualité du phénomène fasciste malgré les mobilisations de l'automne dernier et les arrestations de dirigeants.
Sur cette vidéo, la vidéo de l'agression filmée par des voisins et la manifestation qui y a répondu le jour même.
Ci-dessous, le communiqué des enseignants du collectif Nikos Ploumpidis.
Sur cette vidéo, la vidéo de l'agression filmée par des voisins et la manifestation qui y a répondu le jour même.
Ci-dessous, le communiqué des enseignants du collectif Nikos Ploumpidis.
Condamnation – communiqué de presse
Chers
collègues,
Le samedi 25/01
à 11h du matin une attaque fasciste a eu lieu de la part d’environ 100
Aubedoriens à Keratsini. Les fascistes, avec des slogans nauséabonds ont défilé
dans la rue P. Tsaldari où a eu lieu l’assassinat de Pavlos Fyssas de la part
de leurs semblables. En arrivant sur le lieu du meurtre, ils ont cassé
tout ce qu’ils trouvaient et ont rappelé l’événement. Après avoir détruit avec
une fureur singulière la banderole du collectif des enseignants de Keratsini
Perama « Nikos Ploumpidis », ils se sont dirigés à travers les rues
centrales de la ville vers la place Laos et ont attaqué à coups de pierre
et de bâtons le steki autogéré « Resalto ». Les fascistes, après la bagarre
qui a eu lieu, ont été repoussés par le peu de membres qui se trouvaient à ce
moment dans le steki, et ont commencé à se disperser dans la ville. Par miracle
un jeune enfant d’un appartement voisin s’en est tiré, alors que les pierres qu’ils
jetaient ont littéralement brisé les vitres de la maison voisine du steki « Resalto ».
Au cours de leur
marche, ils ont détruit toute banderole du collectif des enseignants qu’ils
trouvaient sur leur chemin, proférant des menaces envers notre syndicat et les
enseignants.
Nous remarquons
qu’aucune intervention n’a eu lieu de la part des forces de police bien qu’ils
aient dégradé la maison d’un citoyen et qu’ils étaient couverts de peinture
suite à l’affrontement qui a eu lieu dans le steki autogéré « Resalto ».
Une fois de
plus nous relevons les éléments suivants :
Cette attaque n’est
pas un incident isolé. Il s’agit une fois de plus d’une agression politique, de
classe, de haine raciste, une haine qui commence par sa légalisation dans les
politiques de « tolérance zéro pour l’immigration clandestine », la
répression de l’expression politique, la répression du mouvement syndical
lui-même, et aboutit aux gangs fascistes, qui assurent la mise en œuvre pratique
de ces politiques. Immigrés, ouvriers, animateurs de premier plan des luttes de
classe, restent à la merci de la violence raciste et fasciste des nazis de l’AD.
Ces attaques
criminelles fascistes nous trouveront toujours face à elles. La ville de
Keratsini doit isoler ces éléments qui cherchent à frapper le mouvement
populaire et à fléchir la détermination combattive du peuple pour le renversement
global de cette politique barbare.
Nous appelons
chaque organisation, chaque personne à ne pas permettre de telles agressions et
à les condamner.
Nous appelons
les parents à ne pas laisser les fascistes irriguer les esprits des enfants
avec le poison du fascisme. Nous appelons les collègues enseignants à prendre
position, à parler clairement et sans peur aux élèves du fascisme et des causes
qui le font naître.
Nous déclarons
sans ambiguïté qu’il n’est pas question que nous nous laissions terroriser ou
intimider. Leurs tentatives d’imposer la terreur idéologique et pratique en
intoxiquant chaque esprit libre et démocratique tomberont dans le vide.
Enfin, nous
souhaitons féliciter celles de nos collègues qui se sont opposées aux fascistes
de l’Aube Dorée aujourd’hui, quand ils ont tenté de déchirer les banderoles de
notre collectif. Sans peur, bien que seules, à différents endroits de la ville,
par la clarté de leur conscience antifasciste, en les insultant et en criant,
elles sont parvenues à les contraindre à ne pas déchirer deux banderoles du
collectif, sous les yeux des passants.
Chers
collègues.
Cet événement
vient nous rappeler que le fascisme est présent. Nous continuons de mener la
lutte contre lui, résolument et sans crainte. Que le fascisme et les fascistes
retournent dans les poubelles de l’histoire.
Un front populaire antifasciste uni peut renverser et vaincre le
fascisme. L’histoire a montré la voie de la victoire, nous devons le suivre.